AIDE-MÉMOIRE
Intimidation scolaire
Étape 1 : Réception et traitement du signalement
1. Prendre connaissance du signalement ;
2. Appeler la personne qui a fait le signalement pour l’aviser qu’un suivi sera donné rapidement ;
3. Porter une attention particulière à la confidentialité des informations à chacune des étapes du suivi ; Ne transmettre que les informations pertinentes aux personnes concernées.
Étape 2 : Assurer la sécurité et recueillir les informations
Assurer la sécurité :
1. Contacter rapidement et en toute confidentialité, la personne qui signale pour recueillir ses informations, même si la situation rapportée se passe à l’extérieur du terrain du centre.
2. Si la sécurité de la personne est menacée ou qu’elle est victime d’un acte criminel (harcèlement, agression sexuelle, menaces, extorsion, etc.), contacter la police et en informer la direction.
Recueillir les informations :
1. S’entretenir INDIVIDUELLEMENT avec les PERSONNES impliquées.
A : Les personnes qui sont victimes :
Si le signalement ne vient pas de la victime, l’informer qu’il y a des gens qui s’inquiètent de sa situation personnelle et sociale.
On l’invite à donner sa version des faits (Ex. : « D’après vous, qu’est-ce qui s’est passé ? »)Si le signalement vient de la victime, avoir une attitude empathique et rassurante envers elle (Ex. : vous avez bien fait de me le dire », « Je regrette ce qui vous est arrivé », « Je m’en occupe », « Cela prend un certain courage », nous vous remercions pour votre confiance et votre patience, etc.).
Définir la confidentialité avec la victime.
B : Les personnes qui sont témoins :
On les invite à donner leur version des faits (Ex. : d’après vous, qu’est-ce qui s’est passé ? »).
Dans le cas où les personnes auraient observé passivement, il est important de discuter de l’incident et de les amener à prendre conscience des impacts sur eux (comment s’est-elle sentie dans la situation ?)
Dans le cas où les personnes auraient encouragé le comportement fautif, il est important de discuter de l’incident et les amener à prendre conscience de l’impact de leur propre comportement (en quoi ses comportements ont-ils pu contribuer à la situation ? Explorer avec la personne d’autres comportements à adopter).
Il faut clarifier nos attentes à son retour au centre.
Assurer une démarche confidentielle avec eux.
Faire prendre conscience, sans culpabiliser.
C : Les personnes qui sont auteures d’agression :
On l’informe que son nom a été dévoilé et on lui rappelle la position de l’école concernant les actes de violence et d’intimidation.
On l’invite à donner sa version des faits (Ex. : « D’après vous, qu’est-ce qui s’est passé ? » « Avez-vous déjà été la cible de tels comportements ? », « Depuis combien de temps dure cette situation ? »).
On demande un arrêt d’agir ou séparation des belligérants par une suspension selon le cas.
Responsabiliser l’agresseur dans les gestes de réparation à effectuer.
S’assurer que cette personne ne passe pas par des collaborateurs pour continuer d’intimider sa victime (au retour).
Faire prendre conscience, sans culpabiliser.
Rappels importants :
• Poser des questions ouvertes notamment sur la nature du comportement, le moment, l’endroit, les personnes impliquées, le contexte, les impacts de l’incident (physiques, psychologiques, matériels…).
• Recueillir des renseignements complémentaires auprès des personnes qui connaissent bien les personnes impliquées (intervenants du centre, élèves) sur leurs attitudes et comportements.
• Faire un suivi avec les policiers au besoin.
• Parler au ‘’Je’’ lors des rencontres avec les personnes impliquées.
• Assurer que les informations recueillies soient retranscrites dans la confidentialité.
Étape 3 : Évaluer la gravité et le risque de récidive
On peut évaluer la gravité et le risque de récidive d’après les indices suivants :
La distinction entre un manquement majeur et un manquement mineur fait référence à la fréquence, la persistance, la constance, l’intensité et la légalité de la situation (danger pour soi, l’entourage ou l’environnement et nécessité pour l’école d’assurer la sécurité des personnes et des lieux).
1. L’interprétation du comportement sur le plan de la gravité peut être fondée sur les indices suivants :
La fréquence : combien de fois le geste a-t-il été posé, ce qui permet de définir l’élément répétitif de l’acte posé.
L’intensité et la dangerosité : l’acte entraîne-t-il des conséquences pour la personne ou son entourage dans l’immédiat (physiques, psychologiques, sociales, morales, etc.) ?
La constance : le nombre d’endroits où ont lieu ces comportements, le nombre de personnes impliquées comme agresseurs ou complices.
La persistance : depuis combien de temps cela se produit, cela permet de distinguer les manifestations momentanées, les crises passagères ou épisodiques des patrons de réponse installés qui présentent une certaine régularité ou une permanence dans le temps.
La légalité : l’acte est-il en violation d’un règlement, d’une loi (code criminel ou civil), constitue-t-il une infraction ?
L’intention : l’acte commis est-il accidentel ou délibéré ? La personne fait-elle de l’intimidation parce qu’elle a peur de son groupe qui la force à le faire ? Le fait-elle par plaisir ?
Le fait-elle pour obtenir de l’attention ? etc.
Les caractéristiques des personnes impliquées : diagnostic, médication, histoire familiale, sociale, scolaire, légale, besoins particuliers.
Le rapport de force : la force du pouvoir dominateur de celui qui fait de l’intimidation.
La capacité de la victime à se défendre : celle-ci démontre son malaise, proteste, demande que cela cesse, pleure, se défend tant bien que mal, mais la personne qui fait de l’intimidation poursuit son manège.
Les circonstances : le fil des événements, contexte, avant, pendant ou après.
L’historique de l’élève : avant son arrivée au centre Gédéon-Ouimet.
Degré de reconnaissance de la problématique : par l’agresseur et par la victime.
Accompagnement et soutien : selon les besoins de l’élève. Les référer à l’externe au besoin.
2. Le risque de récidive peut être fondé sur les indices suivants :
Compréhension : Quelle est la capacité de la personne intimidatrice à comprendre la situation ?
Sensibilité : Quel est le degré de sensibilité de la personne intimidatrice ? (Démontre-t-elle de l’empathie ? Est-elle interpellée par ce que pense et ressent la victime ? Est-elle capable de ressentir des remords, de la tristesse ou de la honte ?
Justifications : La personne qui a commis l'agression utilise-t-elle des justifications ?
Déni : Refus de reconnaître une réalité perçue comme étant traumatisante.
Banalisation : « C’est juste une farce »
Thèse de la provocation : « Il l’a cherché », « Elle l’a mérité »
Thèse de la défense : « Je faisais juste me défendre, c’est elle qui a commencé »
Circonstances particulières : « Ce n’est pas de ma faute, je suis TDAH »
Reconnaissance des gestes : Quel est son niveau d’acceptation de sa responsabilité ?
Responsabilisation des gestes : Peut-elle reconnaître qu’elle a posé les gestes ou au contraire rend-elle l’autre responsable de ce qui lui arrive ?
Compréhension des conséquences : Comprend-elle les conséquences négatives de ses gestes sur elle-même, sur la personne qui est visée et sur les témoins ?
Capacités de changement : Quelle est sa capacité à apprendre de nouvelles façons de penser et d’agir ?
Recherche de solution : Est-elle capable de trouver par elle-même des éléments de solution à son problème et à celui de l’autre ?
Ouverture au changement : Quelles sont son ouverture et sa disposition à mettre en pratique ce qu’elle aura compris et appris ?
Changement de comportement : Améliore-t-elle son comportement avec le temps, ou si au contraire, son comportement se détériore ?
Étape 4 : Intervenir en fonction de l’évaluation
1. Contacter la personne qui a signalé l’événement pour :
• S’assurer de la bonne chaine de communication entre les intervenants ;
• L’informer du résultat des démarches et de l’évaluation de la situation signalée ;
• Vérifier si la compréhension de la situation correspond à ce qu’elle a observé.
2. Informer la direction :
• De la situation et des démarches faites à ce jour ;
• Du résultat de l’évaluation de l’événement (Ex. : compréhension de la situation, s’agit-il ou non d’une situation de violence ou d’intimidation) ;
• Des actions à poser pour les personnes concernées :
Apporter un soutien et accompagnement à la victime ;
Définir des stratégies pour intervenir auprès des personnes qui sont témoins si nécessaire ;
Intervenir auprès des personnes auteurs de l’acte de violence ou d’intimidation ;
Informer les adultes concernés de l’évolution du dossier dans le respect de la protection des renseignements personnels.
Pour les personnes concernées par des manifestations récurrentes ou sévères de violence ou d’intimidation (victimes ou auteurs) :
Mettre en place un plan d’intervention ;
Recourir aux ressources professionnelles et de la communauté (CSSS, Police, etc.) ;
Pour l’agresseur, s’il peut revenir, le faire avec une clarification des attentes écrites.
Étape 5 : Assurer le suivi
A : Assurer le suivi auprès des personnes concernées (victimes, agresseurs, membre du personnel impliqué) dans le respect de la confidentialité :
S’assurer que la situation a pris fin ;
L’informer de l’évolution du dossier ;
L’inviter à nous informer si la situation venait à se reproduire ;
Vérifier si la situation a été traitée à leur satisfaction ;
Informer la personne des modalités existantes pour porter plainte si le dossier n’a pas été traité à leur satisfaction.
B : Contacter la personne qui a signalé l’événement pour :
L’informer des actions qui ont été entreprises ou qui sont prévues concernant la ou les personnes qui sont auteurs de l’agression, les témoins ainsi que le soutien prévu pour la victime ;
La remercier de sa confiance et de sa collaboration ;
Si retour de l’agresseur au centre, bien accompagné la victime pour qu’elle soit en confiance malgré son retour ;
L’inviter à nous informer si la situation venait à se reproduire ;
Suivi planifié à moyen et à long terme malgré le dossier clos auprès de la victime.
Étape 6 : Transmettre et consigner le dossier
Afin d’assurer le suivi approprié auprès des personnes impliquées, consigner les actes de violence et d’intimidation ainsi que les interventions selon les modalités prévues tout en assurant le respect de la confidentialité.
Transmettre par écrit la description sommaire des faits selon les personnes impliquées :
Événements précédant la situation ;
Contexte ;
Profil général des personnes impliquées ;
Circonstances qui ont amené l’intervention ;
Déroulement de l’intervention ;
Comment s’est terminée l’intervention ;
Etc.
Informations à transmettre à la direction :
Sommaire de l’évaluation de la gravité et la possibilité de récidive ;
Renseignements complémentaires concernant les personnes impliquées (attitudes et comportements) ;
Sommaire des recommandations faites ;
Sommaire des actions posées ;
Mesures correctives et mesures de sécurité qui ont été prises ;
Dates des rencontres et communications. ;
Les communications vers les intervenants associés aux élèves impliqués doivent être consignées aussi.
***Les documents sont archivés par la direction ou par la direction. ***
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